Samira : De la Kabylie à Marseille, portrait d'une bénévole
Que ce soit quelques heures par mois, ou plusieurs jours par semaine, rien ne serait possible sans l’engagement des bénévoles. Celui-ci est multiforme, évolutif, et prend parfois source dans l’histoire familiale. C'est ce que nous confie Samira à travers son parcours pour le moins atypique, de la Kabylie à Marseille.
Samira a commencé son bénévolat en février 2019. Motivée par la volonté d’aider les gens, de rencontrer de nouvelles personnes et de mieux comprendre le monde associatif français, elle frappe à la porte d’une équipe locale du Secours Catholique. Ce sera d’abord l’accompagnement scolaire pour les enfants des familles en difficulté :
"Je le faisais avec mes enfants, c’est donc bien volontiers que j’étais prête à le faire pour les enfants des autres, surtout pour ceux qui ont peu de moyens."
La satisfaction de voir les enfants progresser et de tisser des liens de confiance avec les parents nourrissent son envie de s’investir plus encore. Samira intègre ensuite une équipe qui accompagne les adultes dans leurs démarches administratives. Elle est confrontée alors à l’isolement, à la détresse, et parfois à la colère des personnes qui franchissent la porte de l’association. Si les situations rencontrées sont complexes, et parfois sans solution, les personnes écoutées repartent rassurées :
"Ça fait plaisir de voir les visages se transformer. Venues avec leurs soucis, elles repartent avec le sourire après s’être confiées."
Cette attention portée à la manière de rassurer et le fait de mettre à l’aise les personnes en grande difficulté trouvera tout son sens durant le confinement relatif au Covid-19.
"Lors du confinement, nous avons continué à accompagner les personnes que nous connaissions. Nous les appelions régulièrement, on leur expliquait ce qu’il se passait, on prenait des nouvelles. C’était une façon de montrer que l’on se souciait d’elles, qu’elles n’étaient pas seules, d’autant plus que certaines étaient hospitalisées. Nous les avons également aidées au niveau alimentaire, en allant leur porter des chèques-services."
À l’issue de cette période singulière, Samira a pris la responsabilité de l’accueil. Elle a eu à cœur de développer la vie d’équipe, de soutenir les bénévoles dans la réorganisation due aux contraintes liées au Covid, et de rencontrer les associations partenaires. Face à la récurrence des situations problématiques exposées, Samira décide de s’impliquer davantage pour représenter le Secours Catholique au sein d’espaces inter-associatifs et auprès des institutions. Et c’est désormais cette mission qu’elle effectue et qu’elle affectionne principalement. Son engagement bénévole ne s’arrête pas là. Par l’intermédiaire du Secours Catholique, elle est aussi impliquée auprès des Scouts et Guides de France et à la Banque alimentaire. Si c’est à Marseille que Samira s’est engagée pour la première fois dans le monde associatif, cela n’a rien du hasard, elle le puise de ses racines :
"Mes parents aidaient beaucoup les gens du quartier où j’ai grandi, et les autres membres de la famille, j’ai toujours connu ça. Dans mon village en Kabylie, nous avons l’habitude de nous entraider. C’est la solidarité et le partage qui nous guident."
Des valeurs que Samira et les bénévoles du Secours Catholique s’attachent à faire vivre au quotidien, pour changer la société, qu’ils souhaitent aussi plus juste et fraternelle.
