Face à une crise humanitaire dramatique, un soutien d'urgence aux Ukrainiens
Alors que le conflit s’enlise en Ukraine, la crise humanitaire sur place est dramatique pour des millions de civils. À la suite de son appel aux dons, le Secours Catholique soutient ses partenaires locaux pour venir en aide aux Ukrainiens.
Entretien avec Marie Thomas, chargée de projets Urgences en Ukraine.
Les magasins et les banques sont soit fermés, soit ont des difficultés d’approvisionnement, et les civils n’ont plus d’argent et ne peuvent plus acheter à manger. L'ensemble des besoins de base est concerné : hygiène, nourriture, soins médicaux, logements… Les personnes atteintes de maladies chroniques (diabète, hypertension, etc.) ne peuvent plus se soigner et sont en danger. Le réseau d’eau potable a été touché par les bombardements et l’eau est devenue insalubre, à tel point que l’OMS (Organisation mondiale de la santé) redoute une épidémie de choléra.
Le réseau d’eau potable a été touché par les bombardements et l’eau est devenue insalubre, à tel point qu'une épidémie de choléra est redoutée.
La crise est multiple et touche différentes franges de la population : les femmes seules, les enfants en bas âge, les personnes âgées et celles handicapées. Par ailleurs le conflit est imprévisible, difficile d’avoir une compréhension de la stratégie russe et ainsi d’anticiper les besoins des populations. Même si la situation semble plus calme à Kiev, il nous faut rester en vigilance en permanence.
Face à cette crise de grande ampleur, comment se mobilise le Secours Catholique ? Quelles réponses apporte-t-il ?
Sur place, en Ukraine, nous soutenons trois partenaires (Caritas Ukraine, Caritas Spes Ukraine et Triangle) et apportons ainsi de l’aide à 300 000 civils.
Comme je le disais, ce sont des femmes, des enfants et des personnes âgées qui ont besoin d’aide. Les hommes sont obligés de s’enrôler dans l’armée et sont donc à ce titre pris en charge. Notre réponse première concerne l’aide alimentaire. Nous distribuons des kits alimentaires aux populations ou nous leur fournissons des repas dans des centres. Il faut assurer la sécurité alimentaire !
Nous apportons un soutien psychologique et social, par exemple des lieux d’accueil pour que les enfants puissent jouer ou des temps d’écoute pour faire face aux traumatismes de guerre.
En second lieu, nous livrons aux civils des kits d’abri temporaires ou, au mieux, des places dans des centres d’hébergement. Ensuite, nous distribuons de l’eau potable et des kits d’hygiène. Enfin, nous apportons un soutien psychologique et social, par exemple des lieux d’accueil pour que les enfants puissent jouer ou des temps d’écoute pour faire face aux traumatismes de guerre.
Nous guidons aussi les civils pour qu’ils sachent où se rendre pour faire face à leurs besoins. Toute cette aide est une aide d’urgence ! Et il faut souligner l’engagement de nos partenaires qui sont très présents sur le terrain.
Nous allons continuer de soutenir nos partenaires. Nous avons notamment prévu de leur rendre visite début juillet. Mais nous réfléchissons déjà à la suite : vu que le conflit s’enlise, nous pensons déjà à 2023. Et puis, même lorsque la guerre s’arrêtera, il faudra être présent pour la reconstruction du pays et les besoins en santé des populations.
Les Caritas ukrainiennes sur le front